dimanche 19 novembre 2023

Aidez-nous à identifier les clichés retrouvés d'un photographe du Bugey

Claude Berchoux, papetier libraire, né en 1880 à Tarare a été affecté le 15 novembre 1901 au 133e RI puis dans d’autres régiments. Il a fini sa vie à Rochefort (17).


Devenu photographe (professionnel ou amateur ?), il a rapporté de ses campagnes un certain nombre de plaques retraçant, entre autres, sa vie militaire, en particulier à Pierre-Châtel.

Le collectionneur qui a eu le bonheur de retrouver ces trésors fait appel à nous pour tenter de localiser et d’identifier les photos désormais en sa possession.

Quelques clichés reconnaissables :





Concernant les suivantes, nous faisons appel à votre sagacité :



Deux clichés de grottes : pourrait-il s’agir de la grotte des  romains ou de celle des sarrasins ?




Concernant cette dernière photo : pourrait-il s’agir de la commanderie d’Accoyeu à Brens ou de la maison forte du Goulet à Virignin ?



Si vous avez des informations, n'hésitez pas à commenter !
Nous vous remercions pour votre collaboration.

dimanche 9 juillet 2023

Grace Nichols Whitney Hoff

 Américaine philanthrope, engagée pour la cause des femmes, décorée des palmes académiques et de la légion d'honneur.

La soie de cette robe fut tissée par des paysannes des environs de Peyrieu, en hommage à Mme Hoff


Grace Whitney nait le 22 octobre 1862 à Détroit.
Son père, David Whitney est un homme d’affaires qui a fait fortune dans le commerce du bois et de la navigation commerciale.
Les Whitney étaient à l’origine des Français qui s'étaient établis en Angleterre à la suite de Guillaume le Conquérant avant d’émigrer aux Etats-Unis.
Sa mère, Flora Ann Mclaughlin, douée d’une forte personnalité, acquit « l’essence pure de la religion ».
De ses parents, Grace hérite de hautes qualités morales et physiques et achève brillamment ses études par sa graduation.

La rencontre avec sa professeure, Miss Ella Liggett, éveille en elle le sentiment du sérieux, de la sainteté et du « service » dû par les privilégiés de l’existence.
De ses jours de communion intellectuelle, date cette passion, fondée sur le sentiment que « noblesse oblige ».

A 18 ans, elle rencontre John Everett Evans qu’elle épouse en 1881.
Ce mariage lui apporte la maturité nécessaire pour faire que la religion, base de son éducation devienne la force « conductrice » de sa vie.
Dès cette période, le devoir chrétien la voue à des œuvres philanthropiques.

La première à laquelle elle prend part est « La Thompson Home » foyer charitable pour femmes âgées, puis elle s’intéresse à la « Société d’Arts décoratifs et d’Echange féminin de Détroit » qui vient en aide aux femmes ayant subi des revers de fortune.

Sept années s’écoulent ainsi et en 1888 nait leur fille Elaine .
Mais en 1890 John décède.

A Détroit, l’embryon des œuvres de Grace commence à être connu, et sa popularité reconnue.
Une organisation, la Y.W.C.A (Young Women Christian Associations), fondée sur l’intérêt du bien vivre des femmes lui en propose la présidence. Elle va alors se dévouer à cette cause tout en s’occupant toujours des premières associations auxquelles elle apporte ses compétences et sa générosité.

Bien que de plus en plus sollicitée, elle annonce à son père l’existence d’un compagnon rencontré quelques années auparavant à Paris.

John Jacob Hoff est né à New York.
A l’âge de 22 ans, il quitte Les Etats-Unis et s’associe aux destinées de la Satndard oil, en France. 
Il entre dans la famille des Whitney en épousant Grace.
En avril 1900 le bateau « Le Kaiser Wilhem der Gross » quitte le port de New York, emportant les nouveaux mariés vers la France.

A Paris, elle fait des rencontres, continue son œuvre auprès de diverses associations.
Elle apprend la France, sa langue, son histoire, ses coutumes, pour mieux la connaître.

Elle comprend les difficultés de s’installer à Paris, de trouver un logement, un point d’accueil convenable pour réaliser leurs études, pour toutes ces jeunes femmes, qu’elles soient dans un premier temps anglaises ou américaines puis d’autres nationalités.
Grande protectrice des isolées, elle s’engage dans la recherche d’un lieu pour elles.

Ce sera sur le Boulevard St Michel, une maison assez vaste faisant face au jardin du Luxembourg, apportant le confort grâce à la qualité d’aménagement des appartements.
En 1906, le « Student Hostel » est inauguré .
Quelques années plus tard, il sera reconstruit par l’architecte Charly Knight et deviendra le «Foyer International des Etudiantes ».
Madame Hoff en fera don en 1936 à l’Université de Paris.

M. et Mme HOFF se mettent en quête d’un lieu de repos à la campagne.

En 1909, ils louent dans un premier temps le château de Bréau en Seine et Marne, où ils reçoivent chaleureusement et généreusement des étudiantes. Puis apprenant la vente d’un château, qu’ils avaient admiré dans l’Ain, à Peyrieu, ils acquièrent finalement ces deux propriétés qui nécessitent beaucoup de travaux.





La renaissance du château de Peyrieu est une source de joie pour les nouveaux propriétaires.
Les appartements sont magnifiquement décorés, le hall d’entrée style cloître, expose les larges vitrines d’une extraordinaire bibliothèque.





En cet historique castel, on se laisse prendre aux rêves dans les jardins.


L’accueil d’un flot constant de visiteurs de marque, fait de Peyrieu, un lieu de rencontres inoubliables.




1914 : la guerre éclate

Ils transforment leur lieu de vie, pour les réfugiés et les blessés.
Reconnaissant, le 133e régiment d’infanterie fera de Mme Hoff sa marraine.

Malgré la guerre elle n’abandonnera pas son quartier général de Peyrieu.
John Jacob Hoff est, quant à lui, parfaitement impliqué dans les œuvres de son épouse.
Chaque semaine, il prend le train pour Lyon et attend sa correspondance pour Paris.

Un jour, sur le quai, il croise une ménagère modeste, avenante petite femme, qui interpelle les soldats :
« venez, ici, on ne paie pas ».
Elle offre boissons chaudes et réconfort, très tôt le matin et tous les jours, fidèle à son petit coin improvisé, cafetières bouillantes et pots de chocolat. L’après midi, elle quémande ici et là en ville.

M. Hoff touché, prend grand intérêt à l’œuvre généreuse de cette femme surnommée « l’ange de Lyon ». Il dépose à chaque passage, pièces, puis billets, dans un « quart en fer blanc » placé là discrètement pour les oboles.

Il présente alors cette personne au maire de la ville, qui par la suite, lui fera installer un kiosque, avec une banderole sur laquelle on peut lire :
« Déjeuner gratis pour les soldats œuvre de Mme Bizolon ».




M. Hoff fait part à son épouse de l’effort de cette personne.
Celle-ci prend contact rapidement avec ses relations et obtient des dons pour lui venir en aide.
Le dévouement de Mme Bizolon, dans sa simplicité mérite reconnaissance et un commentaire dans ce texte.
Elle sera décorée, notamment de la légion d’honneur.
Elle fera don à M. Hoff du quart en fer blanc et de son couteau.

1918 : La fin de la guerre

Mme Hoff va ouvrir à Peyrieu :
- une maison de repos appelée « Chanut » pour veuves de guerre et leurs filles.




- Un foyer pour étudiantes de toutes nationalités et religions, « Au Moulin », dont Mme Bizolon, en visite, sera la première pensionnaire. 
- Elle fera restaurer l'école communale .
- Le 23 novembre 1919 est inauguré, grâce à sa générosité le premier monuments aux morts de France à Peyrieu.



- Des maisons à colombages.

Autres œuvres :
- Crèche gratuite à Hiroshima Japon
- Solarium à Aix les bains etc...

Elle aura 4 petits-enfants suite au mariage de sa fille Elaine avec M. Albert Labouchère.

La Ville de Belley donnera son nom à une avenue.


 
M. et Mme Hoff, lors de l'inauguration du monument aux morts, à Peyrieu



Sources :

PATCH Carolyn, La vie rayonnante de Grace Whitney Hoff, COULOUMA Argenteuil.1934
Revue le Bugey N° 86

Richesses touristiques et archéologiques des communes rurales du canton de Belley
Ch. D

vendredi 2 juin 2023

Une société de secours mutuels à Belley : une étape vers la sécurité sociale.

Cartouche de l’hôtel Saint François, rue Lamartine


À l’hôtel de ville, se trouvait le siège de la Société Saint François de Salles pour les secours mutuels entre les ouvriers de la ville de Belley. 

Fondée en 1854, conformément au cadre défini par la loi du 26 mars 1852 rendant licite la création de telles sociétés, elle était présidée par l’Evêque de Belley, le sous-préfet de l’arrondissement et le maire de la ville de Belley.

Les membres participants devaient être présentés par 2 membres de la Société et leur admission votée à bulletin secret à condition qu’ils aient au moins 20 ans et moins de 40 ans, qu’ils soient Français, domiciliés à Belley, disposent de moyens réguliers et aient été reconnus valides après une visite chez un médecin agrée par la Société et avoir été vaccinés.

Dans la mesure où ils s’acquittaient régulièrement de leurs cotisations, ils avaient droit à des secours en cas de maladie, à savoir une indemnité journalière pendant une durée de 90 jours, ainsi que des visites régulières effectuées par des visiteurs désignés par la Société. Ils pouvaient bénéficier d’une prise en charge en cas d’opération chirurgicale et de frais funéraires. mais aussi de pension viagère à l’âge de 65 ans et à condition de 25 années de cotisations.

Le repos hebdomadaire et dominical était recommandé. Le port des insignes de la Société était obligatoire lorsqu’ils participaient aux activités de la Société (banquet fraternel annuel, assemblée générale ou toute autre cérémonie), sous peine d’une amende.

Ils ne bénéficiaient pas de prise en charge pour les blessures reçues au cours d’une rixe ou d’une émeute, ou s’ils étaient victimes  de maladies causées par l’intempérance. Ils ne pouvaient pas davantage perturber les séances par des troubles causés par l’ivresse ou des paroles injurieuses. 

Le règlement intérieur a été refondu pour être mis en harmonie avec la loi du 1er août 1898 créant une fédération nationale des sociétés de secours mutuels, et approuvé par décret du 11 mai 1900.




samedi 29 avril 2023

Histoire médiévale locale : le château de Grammont

Pierre de GERBAIS (1336 –1392) officier savoyard est un petit noble des  environs de Belley qui fait alors partie du Comté de Savoie.
Son ascension lui permet d'accéder au poste de trésorier de Savoie sous Amédée VI.

Il est accusé en 1379 de l'empoisonnement du seigneur Hugues de Grammont.
Cette accusation est essentiellement portée par Geoffroy de Grammont, frère du défunt et héritier naturel, déshérité de l'héritage fraternel par des actes passés entre Hugues de Grammont et Pierre de Gerbais  donnant toutes les possessions familiales aux fils Gerbais.

Au terme de 4 ans de procès, Amédée VII, nommé «  le Comte rouge » successeur d’Amédée VI, accorde sa grâce.
Les fils de Gerbais conservent les biens légués par actes entre Hugues de Grammont et Pierre de Gerbais.
Geoffroy de Grammont, débouté, n'obtiendra jamais la succession de son frère Hugues. 
A savoir : le Château de Grammont qu'il devra céder aux frères Gerbais en 1403
(Réference : Les grandes familles du Bugey, le Chartrier des Arloz)

Pouvons-nous dire que le nom de Grammont vient de ce récit médiéval ? Ou de son implantation ?
Car, sur son grand mont, datant probablement du Xème, voire du XIIème siècle, rénové au XIXème dans le style troubadour, il a fière allure sur cet emplacement dominant la campagne, malgré son délabrement actuel ( décembre 2022).


Il eut maints propriétaires au fil des siècles,  ces évènements laissant des traces émotionnelles dans la mémoire locale.

Des  articles retrouvés le concernant, nous apportent certains faits intéressants :

Entre 1930 et 1935 le domaine produit 1 000 kg d'avoine, 10 000 kg de pommes de terre, 18 000 kg de betteraves, 3 000 kg de blé, plus le produit de 16 vaches.
Sur les 29 ha, 10 sont cultivés, 12 affectés à l'élevage, le reste étant constitué de  bois et de terrains improductifs.
Il faut ajouter un lac de 15 ha sur la commune de St Martin de Bavel, loué.

Ce domaine appartient alors à une dame Puppier. A sa mort en 1937, il est mis en vente par ses héritiers.
Château et terres  sont adjugés à un certain Dupont, ancien cheminot, administrateur délégué de la CGT, pour le compte de laquelle il agit.
Cet achat a pour but d'établir une colonie de vacances pour enfants.

Les travaux sont importants et s'achèvent en 1938 (environ 1 million de francs sont alors dépensés).

Mais la guerre éclate et dès 1939, il sert de logement à des réfugiés étrangers (espagnols, juifs, tziganes, malgaches,  entre autres).
De février 1939 jusqu'en avril 1940,  on compte entre 230 et  240 enfants espagnols,
Puis une cinquantaine de cheminots de la gare de Vesoul qui se sont repliés (1940) y trouvent refuge à leur tour.
Pendant l'occupation, il est vide de tous habitants, hormis le régisseur Carraz et sa famille qui occupent une des dépendances.

Dans sa lettre adressée au Maire de Tenay en 2018,  une réfugiée espagnole, arrivée en 1939 explique son quotidien et sa vie en cette ville, avant d'être déplacée par les Allemands au château de Grammont, qualifié de lieu d'internement.

En 1944, le château est acheté par le Ministère des colonies.

Après travaux, et pour la première année, les enfants des fonctionnaires de ce ministère y sont accueillis: 80 filles  en juillet ; le lendemain de leur départ, les garçons arrivent à leur tour pour un mois également.
Ils sont encadrés de moniteurs qui sont des jeunes gens admissibles à l'Ecole coloniale. Chacun d’entre eux dirige un petit groupe, car une des principales préoccupations des animateurs de cette œuvre est d'apprendre aux enfants la vie d'équipe.
Baptisée «  Colonie Lyautey »  son but est bien défini :
« Refaire aux enfants de notre pays une santé physique et morale pour une vie collective et d'équipe, à la suite des conquérants de l'empire français »
Ainsi fonctionne le centre dont le chef de cuisine Magnin réalise de copieux repas, et qui, grâce à la ferme qui dépend du château peut assurer à chacun des enfants un demi-litre de lait par jour.

 Un article paru dans «  Le Monde » en juillet 2022,  témoigne de ces faits dans ce château bien connu du Bugey.  
 

Depuis un comité s'est créé pour récolter informations et documents, espérant un mécène pour sauver le château de Grammont dans le village de Ceyzérieu.

Ce château devrait avoir un nouveau propriétaire, souhaitons lui de retrouver l'éclat qu'il mérite, pour subsister, revivre.

La suite de son histoire est à venir, à suivre…

Ch. D.

Documentation : Le Monde, Le Coq Bugiste, photos ABIS et Ch. Derupt

dimanche 2 avril 2023

"L’institutrice des enfants d’Izieu", de Dominique Missika



Octobre 1942 : Gabrielle Perrier originaire de Colomieu, institutrice suppléante est nommée à la colonie d’Izieu.

Elle a 21 ans et prend en charge une classe unique : cinq niveaux, une quarantaine d’enfants de 5 à 17 ans.



L’auteur restitue avec justesse le climat de l’époque et le travail de l’institutrice auprès d’une communauté d’enfants dont elle ne sait pas grand-chose : ce sont des réfugiés de toutes origines soudés par le danger et traumatisés par la perte de leurs parents.

Les conditions matérielles sont précaires : on manque de papier, de livres, de documents. L’institutrice, la directrice et tout le personnel font des miracles pour procurer aux enfants un havre de sécurité.




6 avril 1944. Les Allemands raflent la colonie. La directrice Sabine Zlatin et Gabrielle Perrier, absentes ce jour là échappent à la déportation.

Après la libération, on recherche le délateur. Plusieurs possibilités sont évoquées, aucune n’est concluante.

Suit une longue période de silence.

Gabrielle Perrier poursuit sa carrière dans la région, notamment à Ambléon puis à Tenay.

Klaus Barbie condamné par contumace est en fuite.

1971. Il est localisé. La Bolivie refuse de l’extrader.

1977. Gabrielle Perrier, qui s’est mariée avec Marius Tardy, prend sa retraite à Belley.

1983. Barbie est extradé et incarcéré à Lyon.

Il sera jugé pour crime contre l’humanité.

Gabrielle Perrier-Tardy témoignera.

1987. Le procès a lieu à Lyon en mai. Klaus Barbie refuse d’y assister.

Quarante ans après la déportation des enfants, l’opinion publique prend conscience de l’horreur évoquée par les témoignages.

La plaidoirie de Serge Klarsfeld, rappelant un à un les noms des 44 enfants assassinés et le sort de leurs parents déportés est un grand moment d’émotion.

Une association coprésidée par Sabine Zlatin et Pierre-Marcel Wiltzer, l’ancien sous-préfet, se constitue pour faire de la maison d’Izieu un musée mémorial.



14 avril 1994 Inauguration de la maison d’Izieu.

Un livre dense, simple, d’une écriture directe et sensible qui rend hommage à une institutrice discrète, décédée en 2010 à l’âge de 87 ans.

On peut regretter qu’à l’occasion de cette réédition il n’ait pas été tenu compte des remarques de Robert Mériaudeau concernant des erreurs ponctuelles.




Le site de la Maison d'Izieu : www.memorializieu.eu





vendredi 10 mars 2023

Belley - Le chanoine Jean-Marie Charassel, prêtre et soldat


Monsieur Le chanoine Jean-Marie Charassel, prêtre et soldat, chancelier de l’évêché, vicaire général honoraire




Jean-Marie Charassel naît à Belley le 13 avril 1869, tout près de la cathédrale, rue de Savoie.

A la sortie de son école maternelle, rue St Jean, tenue par les religieuses de St Joseph, il fréquente la Manécanterie où il a pour directeur M. le chanoine Brachet, puis M. le chanoine Dégoutte.

Les élèves de la Manécanterie sont conduits, matin et soir, au collège et c’est donc dans cette vieille maison, que fréquenta Lamartine, qu’il fait ses études classiques. Sitôt achevées, il entre au grand séminaire de Brou à Bourg-en-Bresse et est ordonné prêtre en 1892.

Par la suite, il fait toute sa carrière sacerdotale à Belley.

Excellent chanteur, sa belle voix accompagnée par l’orgue résonne dans la cathédrale.

De ce fait, il crée une chorale qui prend rapidement une place remarquable parmi ses sœurs de la région.

Il est également aumônier des frères de la Ste Famille.

A la Grande Guerre, dès 1914, il est mobilisé et part comme brancardier à l’hôpital St Joseph d’Epinal.

Il apprend à skier avec le 38ème R.I.T et devient aumônier volontaire des compagnies de skieurs au 28ème bataillon de chasseurs alpins.





Au sortir de la guerre, les prêtres anciens combattants, lui confient la présidence diocésaine de P.A.C.

Il prête son concours aux œuvres : école libre de garçons et Jeanne d’Arc à Belley.

Sa joie est immense quand il célèbre les noces d’argent de la chorale qui se tenait salle Jeanne d’Arc.

Son aide financière a assuré la réfection totale des orgues de la cathédrale et l’adjonction d’un troisième clavier.

En juillet 1930, il devient vicaire général honoraire.

Il porte la médaille militaire, la croix de guerre avec palme, la croix du combattant.






Il fût le soldat des armées de la république, sans se séparer de sa vocation de prêtre.

Le Lieutenant Colonel ROBERT, délégué des Groupements d’anciens combattants, dira lors de ses funérailles :

« Il n’est donc pas étonnant que le deuil du diocèse de Belley soit le deuil de tous les regroupements du 133e, au 333e, du 56e territorial, du 28e Bataillon de chasseurs.

Mais il est rare que devant la mort des cœurs de soldats soient si remués.

C’est qu’il est rare de rencontrer un prêtre aussi profondément soldat, un combattant aussi profondément prêtre que fût notre camarade ».







Extraits des journaux de 1936, date de son décès.
« Le Nouvelliste », « La liberté du Bugey», « Le Bugiste».




Chantal Derupt

mardi 15 novembre 2022

Un drame cruel : l'affaire Peytel


« Ici repose Félicité Thérèse ALCAZAR,
Morte le 1er Novembre 1838
A l’âge de 21 ans,
Victime du sort le plus cruel
Que cette pierre funèbre
Déposée sur sa tombe
Perdure les regrets de ceux
Qui connurent les excellentes
Qualités de son cœur
La douleur de sa famille »

Le double meurtre de La Toussaint

Dans la nuit du 1er au 2 novembre 1838 ; sous un déluge glacial, à une lieue de Belley au lieu-dit «Pont d’Andert», sur la route de Mâcon à Belley, on retrouva les corps sans vie de ladite Félicité Alcazar, atteinte par un coup de pistolet, dans un champ au bord du Furan, et plus loin sur la route, celui de Louis Rey son domestique, le crâne fracassé à coups de marteau.

Félicité fut transportée dans le phaëton conduit par son mari Sébastien-Benoit Peytel à leur domicile à Belley, où le Dr Martel ne peut que constater le décès.


Doc. 2 Carte de H. Brunet (1839), dans Pierre-Antoine PERROD, L’affaire Peytel, Lib. Hachette, 1958. *

L’histoire débuta le 16 décembre 1837, dans un salon de la société de Belley, à laquelle l’avocat Anthelme Roselli-Mollet souhaitait présenter le jeune notaire Sébastien-Benoit Peytel, qui venait d’obtenir une charge à Belley.
Il y rencontra Félicité (Félicie) Alcazar , une jeune Créole née sur l’île de la Trinité en 1817, venue séjourner chez une parente.
Félicité n’était pas jolie, elle était myope et sans instruction mais le jeune notaire s’enflamma.

Juste après la conclusion du contrat de mariage, le 3 mai 1838, avec des témoins aussi prestigieux que Lamartine et Gavarni, le mariage eut lieu à Paris le 7 mai 1838.
Au retour du jeune ménage à Belley, fut embauché le domestique Louis Rey, lequel aurait partagé une certaine intimité avec la jeune Félicité. Déjà, une naissance s’annonçait lorsque le malheur s’abattit en cette nuit de la Toussaint.

L’autopsie du corps de Louis Rey avait confirmé l’acharnement avec lequel il avait été frappé et, le notaire ne niant pas avoir été l’auteur des coups, un premier interrogatoire eut lieu dès le 2 novembre à 8 ou 9h, sous la conduite du substitut au procureur.

A son issue, le juge d’instruction Roux délivra un mandat d’arrêt et Sébastien-Benoit Peytel fut conduit à la prison, alors située dans le bâtiment de l’ancien bailliage, au centre de la ville de Belley.
L’affaire Peytel commençait.
Malgré la virulente lettre de Balzac pour le défendre, il fut condamné à mort le 30 Août 1839 et exécuté le 28 novembre 1839 sur le champ de foire de Bourg, les recours en cassation puis en grâce ayant échoués.

Ouvrage à consulter dans les locaux d'ABIS, le vendredi de 14h à 16h.

France Fortunet